Quel est l’impact carbone des hébergements touristiques ?

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie Ademe vient de mettre en ligne sur son site Cdurable des outils pour comparer l’impact carbone – émission de gaz à effet de serre GES – de nos choix d’hébergement et de transport en voyage.

Entre un nuit à l’hôtel, en résidence secondaire, en location saisonnière, au camping ou en auberge de jeunesse : lequel de ces choix d’hébergement a le moins d’impact sur l’environnement ? L’hébergement représente 8% des émissions de GES du tourisme et le transport 69%.

L’Ademe a pris en compte pour ses calculs les émissions liées à la consommation énergétique (chauffage, électricité, eau chaude), aux infrastructures (construction) et aux services d’entretien.

La nuit en location saisonnière est seconde dans ce classement avec une forte croissance à Marseille.

La nuit en résidence secondaire est celle qui a le plus d’impact carbone. Leur nombre a doublé à Marseille en 10 ans pour passer de 7.750 en 2010 à 15.210 en 2021.

Le camping et les auberges de jeunesse sont ceux qui ont l’impact carbone le plus faible mais restent à développer à Marseille.

La nuitée chez l’habitant en chambre d’hôtes peut-être estimée à 3,2 kg CO2e et chez des proches à 2,5 kg CO2.

Un lit en auberge de jeunesse a un impact carbone quatre fois moindre qu’un lit d’hôtel au niveau des consommations énergétiques d’après la dernière étude d’HostelsWorld.

Cela s’explique facilement par le partage des lieux (chambres, cuisine, salle de bain), la participation des voyageurs (serviette, …) et la sobriété des équipements.

L’impact carbone de l’échange de maison est évalué à 3,52 kgCo2 par nuitée dans une étude de la plateforme HomeExchange.

Ces émissions sont majoritairement imputables à la mobilité

La distance et le choix du mode de transport pour un voyage sont les deux principaux facteurs d’impact carbone.

Le moyen de transport représente à lui seul 69% des émissions de GES du tourisme (impact carbone) dont 59% pour le transport aller-retour et 29% pour le transport aérien.

L’un des leviers majeurs pour concilier les objectifs environnementaux et économiques est de faire évoluer la provenance et le mode de transport des personnes de passage.

Le tourisme représente 11% des GES de la France. Les émissions du secteur du tourisme en France se sont élevées à 97 millions de tonnes de CO2 équivalent en 2022, soit l’emprunte carbone d’environs 10 millions de Français et Françaises sur une année, dixit l’Ademe.

Pour aider à construire des stratégies, l’Ademe a comparé différents profils de séjours depuis celui international jusqu’au visiteur de la même région :

Des engagements ambitieux et tenables

Pour respecter les Accords de Paris, le secteur du tourisme doit réduire ses émissions de GES entre 40 et 50% d’ici 2030 par rapport à 2018! Il est indispensable d’adopter un éventail de mesures publiques transformatives.

La bonne nouvelle est qu’entre 2018 et 2022, les émissions du tourisme en France ont diminué de 16% avec des retombées économiques équivalentes ! Si le nombre de touristes entre 2018 et 2022 a peu diminué (-3%), c’est leur profil qui a changé : ils viennent de moins loin. La baisse d’émission de GES du secteur tourisme entre 2018 et 2022 est en quasi-totalité liée au transport origine-destination des touristes (97%).

D’après l’Ademe, une réduction significative des émissions est compatible avec le maintien du rôle économique du secteur du tourisme au niveau précovid en privilégiant la sobriété et la proximité.

Tableau synthétique

Type de logementImpact carbone d’une nuitéeCapacité en 2023Évolution capacité / 2022Part des nuitées à l’été 2023
Hôtel4,3 kg Co216.676
places
0%26%
Location saisonnière5,2 kgCO220.593
propriétés actives
+24%32%
Chambre d’hôte3,6 kg CO250
hébergements
1%
Auberge de jeunesse2,5 kg CO2543
places
-12%1%
Camping1,4 kg CO220
emplacements
+++0%
Résidence secondaire (non-marchand)7 kg CO215.210
résidences 2d
(2021)
+20%
(/2015)
NC
Échange de maison (non-marchand)3,5 kg CO22%
Chez des proches (non-marchand)2,5 kg CO231%

Sources :

Une enquête menée avec l’aide de la SCIC Les oiseaux de passage.

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