L’impact économique des étudiants et étudiantes marseillais inscrits à temps plein à de l’Université d’Aix-Marseille peut être estimé globalement à un demi milliard d’euros par an. Iels contribuent à la vie locale tout en rencontrant des difficultés d’accueil. Cette évaluation ne tient pas compte des étudiants et étudiantes inscrits à temps partiel et du développement des stages et de l’alternance qui induisent une multiplication des courts séjours.
Dans son rapport de 2023 sur Le logement étudiant dans la métropole d’Aix-Marseille, l’Observatoire du logement étudiant dans la métropole d’Aix-Marseille rappel que l’enjeu d’accéder à un logement de qualité, abordable et adapté reste plus que jamais d’actualité au sein de la métropole.
« Les étudiants sont une opportunité pour le territoire tant présent que futur. Source de revenus et d’emplois, mais également potentiel intellectuel et culturel, l’enjeu est de leur donner envie de s’installer et de rester sur le territoire même lorsqu’ils intégreront le marché du travail ce qui passe par de bonnes conditions de vie dans un contexte concurrentiel important. » (extrait rapport de 2023 Observatoire du logement étudiant dans la métropole d’Aix-Marseille).
Une étude réalisée en 2019 a évalué « l’emprunte économique » des dix universités de l’Udice dont l’Université d’Aix-Marseille. Elle a intégré dans ses calculs la contribution des étudiant.es à l’économie régionale, nationale et internationale. « L’objectif de cette étude est de fournir des preuves solides quant au rôle important que joue la communauté universitaire de l’Udice par son soutien à l’économie régionale, française et mondiale.«
L’analyse de l’impact économique des étudiant·es tient compte seulement des étudiant·es inscrit·es à temps plein, car les étudiant·es à temps partiel ont tendance à avoir des habitudes de dépenses différentes en raison de leur participation au marché du travail.
En 2019, Aix-Marseille Université comptait 62.600 étudiants inscrits à temps plein sur 100.000 étudiant·es dont 58% à Marseille.

Les différentes formes de contribution économique
Les contributions économiques des étudiant·es sont de plusieurs natures et peuvent être extraient des différents chapitres de l’étude :
- Les stages étudiants : Ces stages génèrent un impact sur l’économie en général grâce à leur contribution aux organisations d’accueil dans lesquelles ils ont lieu.
- La formation continue : les entreprises et les organisations investissent chaque année dans la formation continue. Chaque euro dépensé pour la formation continue générerait une valeur ajoutée brute de 3,40 euros en bénéfice économique direct pour les entreprises.
- Les dépenses des étudiant·es : les étudiant·es à temps plein des universités dépensent chaque année pour leur vie quotidienne : loyers, transport, alimentation, loisirs, santé, vêtements, etc. Les deux tiers (68%) des étudiants vivent en dehors de chez leurs parents dans des logements loués dans les universités et dans le secteur privé.
- Le travail des étudiant·es : il s’agit d’emplois dans les secteurs de l’hôtellerie et du commerce de détail, fournissant la main-d’œuvre supplémentaire dont certaines entreprises ont besoin pour exercer leur activité économique. En moyenne 39% des étudiant·es de l’Udice occupent un emploi à temps partiel et travaillent 13 heures par semaine.
- L’impact touristique des étudiant·es : les amis et parents qui rendent visite aux étudiant·es des universités contribuent à l’économie en se rendant dans des régions qu’ils n’auraient pas visitées en d’autres circonstances.
- Le bénévolat étudiant : Les étudiant·es contribuent à l’activité des organisations bénévoles et éducatives en mettant gratuitement à disposition leur temps et leurs compétences, ce qui permet aux organisations caritatives et autres organisations du secteur tertiaire d’entreprendre des activités qu’elles ne pourraient pas réaliser autrement. 24 % des étudiant·es participent à des activités de bénévolat et que chaque bénévole consacre environ 86 heures par an au bénévolat.

La contribution économique des étudiant·es d’Aix-Marseille Université.
L’étude a évalué l’emprunte économique des universités de l’Udice et de leurs partenaires à hauteur de 41,1 milliards d’euros et 363.600 emplois en France et 45,8 milliards d’euros au niveau mondial. L’impact des étudiant·es à l’échelle nationale représente 6 milliards d’euros, soit 14,6% des cet impact national.
L’étude a permis d’estimer que que les étudiant·es inscrit·es à temps plein des universités de l’Udice dépensent en moyenne 7.734 euros par an avec des différences de dépenses entre les villes, les étudiant·es de Paris ayant tendance à dépenser plus que leurs homologues.
En 2019, Aix-Marseille Université comptait 62.600 étudiants à temps plein et a contribué à créer 3,7 milliards d’euros de valeur ajoutée brute et 42.000 emplois à l’échelle de la région et à l’échelle mondiale à 7,5 milliards d’euros et 71.900 emplois.
La contribution des étudiant·es inscrit·es à temps à l’université d’Aix-Marseille peut être estimée sur la base de ces chiffres entre 484 et 540 millions d’euros, selon que dans le premier cas on retienne la dépense moyenne par étudiant·e (7.734€) et dans le second la part de la contribution étudiante au total des retombées (14,6%), soit environs 500 millions d’euros par an à l’échelle nationale. L’université d’Aix-Marseille compte 100.000 étudiant·es dont 58% à Marseille.
La contribution annuelle à l’économie des étudiant·es de l’université d’Aix-Marseille peut être estimée sur la base de ces chiffres à 300 millions d’euros en région et 500 millions d’euros dans le monde.
La multiplication des courts séjours.

En 2024, l’Académie d’Aix-Marseille compte 36.741 apprenti·es. Entre 2021 et 2023 le nombre d’apprenti·es a augmenté de 8%.
Selon l’Observatoire territorial du logement étudiant, la politique d’accueil doit aussi s’adapter au développement des colocations, des stages et de l’alternance, ces derniers induisant une multiplication des courts séjours .
L’impact économique des étudiant·es étrangers
Campus France a réalisé en 2022 une étude nationale sur l’impact économique des étudiants internationaux en France. 10% des étudiant·es de Aix-Marseille Université sont étrangers.
La dépense mensuelle moyenne des étudiants internationaux est de 867 euros hors frais d’inscription et de voyage entre la France et le pays d’origine.
L’entourage familial est de loin la source de financement du séjour d’études la plus souvent citée (77%) et représente 53% des revenus dépensés.
Presque la moitié accueillent des proches pour une durée moyenne de 23 jours de séjour.

Une présence étudiante en croissance
L’attractivité et le rayonnement d’Aix-Marseille-Provence Métropole devrait selon l’Observatoire territorial du logement étudiant attirer à l’horizon 2030 autours de 120.000 étudiants, soit + 1.900 étudiants supplémentaires par an en moyenne.
L’observatoire a établit deux scénarios prenant en compte l’impact de l’augmentation des places publiques et privées d’accueil pour les étudiant·es. L’accroissement du nombre de places repose sur des mesures comme le fait de »Favoriser la réversibilité ou la mutabilité des usages étudiant-tourisme-saisonnier afin d’éviter la vacance inhérente à ces logements« .

Des études commencent à documenter que de plus en plus de jeunes ne peuvent ou ne veulent plus voyager, étudier et habiter dans des villes touristiques.
Tableau synthétique des données disponibles
| Étudiant·es Université Aix-Marseille (2019) | 100.000 |
| Étudiant·es inscrit·es à temps plein à l’Université Aix-Marseille (2019) | 62.600 |
| Dépense moyenne des étudiant·es inscrit·es à temps plein (2019) | 7.734 euros |
| Impact économique régional des étudiant·es marseillais·es inscrit·es à temps plein (2019) | 300 millions d’euros 6.100 emplois |
Sources :
- Observatoire du logement étudiant dans la métropole d’Aix-Marseille
- Rapport final « Contributions des universités de l’Udice » février 2021.
- Aix-Marseille Université, Rapport d’activités 2021
- AGAM : Les chiffres clés – Marseille
- Campus France : L’impact économique des étudiant·es étrangers.
- Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche : L’apprentissage dans l’enseignement supérieur
Une enquête menée avec l’aide de la SCIC Les oiseaux de passage.