Ademe, septembre 2024 : Dans un contexte où l’urgence environnementale appelle à une mobilisation de tous les secteurs d’activité, le tourisme se trouve à la croisée des chemins. Secteur économique vital pour de nombreuses régions, il est aussi une source significative d’émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi au changement climatique.
L’ADEME a exprimé clairement que le meilleur scénario actuel pour respecter les Accords de Paris est de favoriser un tourisme de proximité plus sobre.
En 2022, le secteur a émis 97 millions de tonnes de CO2e soit l’empreinte carbone annuelle de 10,5 millions de Français.
En cause, la mobilité et plus particulièrement le transport aérien.
La montée en gamme de l’offre touristique pose question dans la mesure où la clientèle des hôtels haut de gamme, 4 et 5 étoiles est majoritairement internationale et que le mode de classement actuel incite au suréquipement et prime les grandes surfaces.

A contrario de la logique montée en gamme, un lit en auberge de jeunesse a un impact quatre fois moindre sur le climat qu’un lit d’hôtel parce que les espaces et équipements sont partagés et plus sobres, les passagers contribuent à la vie collective et les tarifs sont accessibles.

La baisse de 16% de l’impact carbone du tourisme en 2018 et 2022 avec des retombées économiques stables s’explique principalement par des touristes qui venaient de moins loin.
Avec la pandémie, des hébergeurs touristiques ont été amenés à accueillir aussi d’autres personnes de passage : mise à l’abri, quarantaine, personnel hospitalier, touristes régionaux. D’autres les ont toujours accueillies, comme souvent les acteurs du tourisme social. Pour autant, avec le retour des touristes, plusieurs sont revenus sur ce choix.
Ces personnes de passage peu considérées dans les stratégies touristiques contribuent à l’économie locale (artisans, entreprises, services publics, …) ainsi qu’au commerce de proximité. Elles proviennent majoritairement de la proximité et (re)viennent sur l’ensemble de la destination et de l’année pour des séjours longue durée. A Hôtel du Nord, les personnes accueillies sont nommées “passagers” et sont divers avec des randonneurs, des étudiants, des travailleurs, des aidants, des pèlerins, des mises à l’abri, des vacanciers, des artistes, …
Ces personnes consomment dans les mêmes commerces que les habitants et contribuent peu à la montée en gamme des restaurants, des commerces et des hébergements. Elles représentent une alternative à un modèle touristique qui s’est jusque-là essentiellement concentré avec succès sur une part réduite des personnes de passage à Marseille : les congressistes, le tourisme marchand et l’évènementiel.
De par leur nombre, leur durée de séjour et leur pluralité, les autres personnes de passage à Marseille pour partie accueillies par le secteur touristique contribuent à un accueil plus sobre et de proximité.
Sources
- Ademe, Bilan des émissions de gaz à effet de serre du secteur du tourisme en France en 2022
- Ademe, Bilan des émissions de gaz à effet de serre du secteur du tourisme en France en 2018
- Ademe, Voyager léger : un défi pour le secteur du tourisme
- Revue Ademe : Et si le tourisme se mettait au vert ?