Visite croisée retour sur le tourisme social

Dessin Mathilde Haegel 2025

Vendredi 4 avril, les membres du collectif Marseille HospitalitéS ont été invité à l’ouverture de saison du village des Gréements de Vacances Léo Lagrange au Frioul avec au programme le matin une visite des lieux en grande partie rénovés et la présentation de la nouvelle saison.

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L’après midi nous avons expérimenté une méthodologie de coconstruire d’une politique publique municipale d’accès aux vacances pour tous et toutes à Marseille. Cette invitation au Frioul faisait suite à la visite croisée à l’auberge de jeunesse de Bois-Luzy sur le tourisme social à Marseille.

La construction d’un état des lieux partagé sur l’accès aux vacances pour tous à Marseille.

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Afin de partir de la situation actuelle et d’ouvrir nos imaginaires, nous avons pris connaissance des enquêtes sur où camper à Marseille, sur les auberges de jeunesse marseillaises et sur les colonies de vacances à Marseille : Quels constats tirer de ces enquêtes ? Où chercher les informations manquantes ? Comment faire évoluer ces constats ?

Dessin Mathilde Haegel 2025
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Quelques hospitalités ont été oublié dans nos enquêtes : les bivouacs ont été oublié de l’étude sur le camping : les mouvements de scoutisme avec notamment leur camps Nature Environnement pour surveiller les feux dans les calanques de Luminy ou les bivouacs du Bureau des guides du GR2013.

Concernant les vacances scolaires, nous n’avons pas de données sur les échanges scolaires chez l’habitant entre les établissements marseillais et étrangers. Concernant les auberges de jeunesse, la seconde fédération nationale Ligue Française des Auberges de Jeunesse (L.F.A.J.) n’est pas mentionnée.

A partir de ces constats, nous avons imaginé avec des personnes de la Ville de Marseille ce que serait une ville hospitalière pour des seniors et familles modestes en vacances, pour un groupe scolaire,  pour des étudiantes boursières et pour un·e hébergeur·euse touristique marseillais·e qui voudrait proposer ses services dans le cadre d’un tourisme social. Cela nous a permis de formaliser quelques constats supplémentaires et pistes de propositions pour une politique publique municipale d’hospitalité à Marseille.

Dessin Mathilde Haegel 2025
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L’accès à l’information sur le tourisme social à Marseille

L’accès à l’information sur les initiatives de tourisme social à Marseille se fait plus facilement de pair à pair, entre personnes concernées par le sujet. L’information est peu accessible pour les hébergeurs tout comme pour les personnes de passage à Marseille. Il n’existe pas de site ou de document d’information sur les offres de tourisme social à Marseille ainsi que sur les aides possibles. Il n’y pas de point d’information, de page internet ou de personne référente clairement identifiée sur ce sujet à Marseille.

A cela s’ajoute que celles et ceux qui peuvent bénéficier des aides au départ pour venir en vacances à Marseille ne connaissent par forcement leurs droits ou bien comment faire. A titre d’exemple, il n’est pas facile de trouver les informations sur les tarifs sociaux de la RTM ou sur les lieux de visite gratuite à Marseille et plus globalement le droit à un billet de congés annuel SNCF conquit en 1936 est peu connu et mobilisé.

Des organismes qui proposent d’accompagner à l’accès aux vacances des bénéficiaires pourraient être mobilisés sur Marseille. Des nouveaux modes de communication comme les réseaux sociaux pourraient être investis pour faire connaitre les offres de tourisme social à Marseille.

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Corinne, Ville de Marseille
Pascal, Vacances Léo Lagrange
Danièle, hôte à Hôtel du Nord

L’accès aux vacances pour tous à Marseille

Il n’existe pas à notre connaissance d’accompagnement des hébergeurs touristiques aux dispositifs d’aide au départ : Vacaf, chèques vacances, Départ 18:25, soutien aux hébergements de tourisme social ... tout comme sur comment ils pourraient être mieux identifiés par les bénéficiaires et les prescripteurs de ces dispositifs : comités d’entreprise, agences de voyage du tourisme social, organismes sociaux.

Au final, si un hébergeur touristique marseillais souhaite faciliter l’accès aux vacances pour toutes et tous à Marseille, il n’est pas encouragé, accompagné et valorisé.

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De manière globale, la ville semble sous dotée en nombre de places accessibles au tourisme social. Le nombre de places en tourisme social représente 10% du nombre de place en hôtels haut de gamme à Marseille : 6.575 places en hôtellerie haut de gamme contre 693 en tourisme social en 2023. La situation de Marseille gagnerait à être comparée en matière de tourisme social à celle d’autres villes de taille identique comme Lyon ou Lille.

Pour renforcer le nombre de places, les hébergements collectifs qui ferment l’été pourraient faire l’objet d’une cartographie comme par exemple les résidences universitaires, les pensionnats comme celui du Lycée Nord et du Lycée Marseilleveyre ou des Compagnons du devoir. Ils pourraient être mobilisés pour l’accueil de groupes comme cela se fait dans d’autres destinations touristiques.

Lionel, association Goelen
Mathilde, hôte à Hôtel du Nord
Saphir, Ville de Marseille

Les enjeux d’un tourisme social à Marseille.

Bien que Marseille ait été par le passé la « Mecque des colonies de vacances« , l’accès aux vacances pour tous et toutes à Marseille semble ne plus faire l’objet d’une attention particulière.

De manière générale, il est difficile de comprendre la situation actuelle : pourquoi les campings municipaux ont été fermé à Marseille? Qui a pris leur place? Pourquoi la Ville compte si peu d’auberges de jeunesse et en a fermé une qui fonctionnait ? Les dispositifs de protection de l’environnement ont-ils eu un impact sur l’accès aux vacances à Marseille comme à Beauduc (Loi Littoral, Parc Naturel)?

Les impacts positifs du tourisme social sur le cadre de vie, l’accès aux vacances, l’éducation, l’économie locale et l’emploi sont peu documentés, voir inconnu des responsables politiques à Marseille comme ailleurs. Leur évolution ces dernières années gagnerait à être mieux connue du grand public comme des institutions.

Le tourisme social ne bénéfice pas forcement d’une image favorable encore aujourd’hui dans la société où persistent des idées reçues : les hébergements seraient réservés aux jeunes et auraient des problèmes de propreté alors qu’a contrario ils gagneraient à être davantage connus pour la qualité de leurs hospitalités et pour leurs engagements écologiques, pour le quartier, pour l’accueil social et de personnes porteuses de handicap et des jeunes à partir de 16 ans.

Les lieux de tourisme social sont aussi des lieux de vie et de rencontre pour les habitants, voisins et voisines, pour héberger leurs proches, organiser et participer à des évènements et rencontrer des personnes de passage à Marseille.

La différenciation entre les hébergements en tourisme social et les nouvelles auberges collectives pourrait aussi être davantage explicitée notamment sur leur projet social respectifs, sur les valeurs qu’ils défendent, sur la qualité des services et des emplois proposés et sur l’accès aux vacances pour toutes et tous.

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